Dans le spatial, les éternels atermoiements européens sur l’avenir d’Ariane 6 creusent tous les jours un peu plus le fossé avec SpaceX dont, pour l’anecdote, la Vice-Présidente est récemment venue vanter les mérites lors d'une conférence à l’École Centrale de Paris.
 L’Europe devise
L’industrie de l’aéronautique, de la défense et du spatial est un fleuron français. Les principaux donneurs d’ordre du secteur sont aujourd’hui 100% français (Dassault, Safran) ou européens avec un ancrage français fort (Airbus, ArianeGroup, MBDA, …). Les Directions de ces groupes raisonnent international, mondial. On ne saurait leur reprocher, les marchés potentiels se trouvant en dehors de l’Europe.
Mais nous sommes en droit d’attendre des soutiens sans faille de la classe politique, qu’elle soit européenne ou française, afin que nos entreprises, leaders dans leur domaine, se présentent à armes égales dans la jungle concurrentielle mondiale :
- que serait SpaceX sans la NASA ?
- que seraient Sikorski Raytheon et Lockheed sans les commandes massives du Pentagone ?
Pendant ce temps-là, l’Europe devise. L’Europe boit le thé. Ira-t-elle jusqu’à boire le bouillon face aux géants américains et asiatiques ?
Des États européens se fournissent allégrement chez la concurrence américaine au nez et à la barbe de l’European Buy Act.
L’Europe de la Défense et l’Europe de l’Industrie sont encore sur les fonts baptismaux et les entreprises sont seules, bien seules ! Et pourtant, elles font des miracles, grâce à leur ingéniosité, grâce à leurs salariés.
Une obligation de moyens
La CFE-CGC ArianeGroup ne se résigne pas à ce triste constat. Nous nous sommes donnés une obligation de moyens. Nous rencontrons régulièrement des responsables politiques, Présidents de Région, membres du Gouvernement, ainsi que ceux qui agissent à Bruxelles, pour leur rappeler avec constance les enjeux majeurs de souveraineté et de santé industrielle bien sûr, mais aussi et surtout l’enjeu de l’emploi d’aujourd’hui et de demain.
Après la décision en demi-teinte du Conseil de l’ESA du 17 avril, ce sont bien nos emplois qui sont suspendus aux décisions que l’Europe doit prendre, notamment lors de la ministérielle de fin 2019.
6 MAI 2019
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