AIRBUS ET SAFRAN QUALIFIÉS D’« IRRÉDUCTIBLE MACHISTE » ET DE « MACHISTE CONTRARIÉ » !


La place des femmes dans les conseils d’administration, les comités exécutifs, l’encadrement et les effectifs des 60 plus grandes entreprises privées françaises, ainsi que le lien entre la féminisation des niveaux hiérarchiques et leurs performances économiques et financières, sont régulièrement analysées par divers observatoires

Une étude menée sur 2018 est décapante, elle est disponible sur www.cfecgc-arianegroup.org (onglet « Actualités »)
 

Airbus y est qualifié d’« irréductible machiste » (mais en progrès récents)

Son Conseil d’Administration domicilié aux Pays-Bas permet d’échapper à la réglementation française imposant 40% de femmes dans les Conseils d’Administration*.

⇒ Aucune femme dans son Comité Exécutif 2018, puis récemment 2 sur 12 membres sous l’impulsion du nouveau CEO (info hors étude).

Safran y est qualifié de « machiste contrarié »

Un peu moins machiste qu’Airbus mais nettement moins féminisé que Michelin ou Renault par exemple.

⇒ Une seule femme parmi les 16 membres de son Comité Exécutif.

Et ArianeGroup ?

Elle ne fait pas partie de l’étude mais est dans la continuité de ses maisons-mères :

  • bien que 22% des salariés d’ArianeGroup soient des femmes (près de 2000 femmes sur plus de 8000 salariés), plus on « monte » dans la hiérarchie et plus ce pourcentage diminue, jusqu’à atteindre zéro ;
  • aucune femme parmi les 11 membres du Comité Exécutif.

Une nécessaire prise de conscience sociétale

Cette masculinisation du management conduit à des comportements et des décisions influencées par un modèle d’entreprise vu par des hommes pour des hommes**. ArianeGroup n’y échappe pas.

Par exemple, cela peut conduire « le système » à avoir des réticences à confier des responsabilités à une femme – surtout si elle est jeune – au motif qu’elle pourrait être ‘moins disponible’ qu’un homme … (temps partiel, télétravail, enfants malades, rentrée scolaire, … sans parler de la maternité) !

La CFE-CGC réfute cette vision de l’entreprise.

Par ailleurs toutes les études montrent que cette vision va à l’encontre de la créativité et de la performance. Pour preuve, les indices Femina Index*** (entreprises cotées en Bourse et dont l’encadrement est le plus féminisé) superforment le CAC40 aussi bien sur long terme que sur moyen terme.

⇒ La CFE-CGC a signé fin 2017 l’Accord sur la mixité et l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes au sein d’ArianeGroup. C’est un accord dont les objectifs sont ambitieux et les progrès réels, notamment en ce qui concerne la progression salariale mais …

seule une évolution des mentalités au quotidien nous permettra d’évoluer vers une égalité des sexes au travail.

POUR LA CFE-CGC, IL Y AURA ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE LORSQUE LES FEMMES AURONT LES MÊMES POSSIBILITÉS D’ÉVOLUTION DE CARRIÈRE QUE LES HOMMES

L’EXEMPLE DOIT ÊTRE DONNÉ DEPUIS LES PLUS HAUTS NIVEAUX DE L’ENTREPRISE

4 JUILLET 2019

 

* : Place de femmes dans les Conseils d’Administration : « Au 1er janvier 2018, la quasi-totalité des entreprises du CAC 40 domiciliées en France avaient atteint le quota de 40% de femmes dans leur conseil d'administration ; pour cause : la loi Copé-Zimmermann de 2011 les y oblige. Mais elle ne concerne pas les comités exécutifs, et ça se voit : les femmes n’y sont qu’à 13,7%. »

** : Une nécessaire prise de conscience sociétale :« Recruter des femmes et des hommes permet d’élargir la taille du marché du travail et donc d’accroître la probabilité de recruter des ressources humaines de meilleure qualité :

  • La moitié des consommateurs sont des consommatrices. Employer des femmes permet de mieux comprendre les attentes des clientes (market intelligence) et d’améliorer la relation commerciale (B to B et B to C) ;
  • La diversité des systèmes de représentation améliore les processus de décision et la créativité dans les organisations ;
  • La promotion de femmes managers constitue un facteur de motivation pour l’ensemble des femmes de l’entreprise ;
  • La diversité est une preuve d’ouverture de l’entreprise à laquelle sont sensibles les parties prenantes (clients, pouvoirs publics, actionnaires, médias,…). »

*** : Mixité, créativité et performance : « Entre 2009 et 2019, le Femina Index 15 affiche une croissance à la Bourse de +240%, contre +43% pour le CAC40. Le Femina Index 10, lui, grimpe à +289%. À moyen terme aussi, les avantages d'une forte présence de femmes dirigeantes sont évidents : les Femina Index 15 et 10 ont respectivement progressé de +88,30% et +102% depuis 2013, pendant que le CAC 40 progressait de +25,37%. »