PRODUITS, ÉQUIPEMENTS ET SERVICES (PES), CHANGEMENT DE STRATÉGIE ?


Une volonté initiale de croissance de l’activité

Lors de la création d’ArianeGroup, le Comité Exécutif avait été clair, notre société reposait sur trois piliers :

1/ Spatial = notre cœur de métier avec A5/A6

  • réussir le challenge de la transition A5 à A6 avec l’atteinte des objectifs qualité/fiabilité au prix attendu (-40%)
  • des perspectives de croissance et de rentabilité jugées « faibles » vu le contexte mondial

2/ Défense = un marché stratégique

  • des commandes fermes
  • un Chiffre d’Affaires robuste en légère augmentation

3/ Produits, Equipements et Services = sécurité automobile, capteurs, thermostructuraux, pièces aéronautiques, SME Environnement, …

  • seul réel vecteur de croissance pour l’entreprise et la sécurisation de l’emploi
  • concrétiser 400M€ de Chiffres d’Affaires supplémentaire

2019 : changement de stratégie ?

Depuis plusieurs mois nous constatons dans les propos que tient la Direction que les PES ne seraient plus aussi décisifs pour le développement de l’entreprise. Il est vrai que les 400M€ de Chiffre d’Affaires supplémentaires ne sont pas au rendez-vous et la Direction a procédé à une revue de portefeuille pour analyser la pertinence de ces PES :

  • dont acte, c’est le travail normal d’une entreprise
  • tous les programmes passent par une matrice RENTABILITÉ/VOLUME DU MARCHÉ qui est censée guider notre Comité Exécutif dans ses décisions

Nous sentons une inflexion dans la stratégie que la Direction Générale souhaite mener. Nous avons le sentiment qu’elle souhaite désormais se focaliser sur les seuls segments « cœur de métier » A6 et Défense.

Nous avons besoin des PES !

La CFE-CGC l’affirme, et cela a été démontré par le passé, les PES sont une source d’innovation, de maintien des compétences et parfois de compensation de la baisse de charge de nos activités Spatial et Défense ; ce segment est donc à considérer avec grand intérêt !

Certes le Chiffre d’Affaires des PES représente peu au regard des segments Spatial et Stratégique : on pourrait penser que tout arrêter est sans impact puisque « c’est si petit ».

Changeons de point de vue : puisque c’est petit au regard du reste des activités, considérons ce que cela nous rapporte, de façon non exhaustive :

  • Absorption des frais fixes de certains sites : certaines activités (sécurité automobile à St Médard, pièces aéronautiques à Vernon, thermostructuraux au Haillan, …) maximisent l’utilisation de moyens industriels dont les mêmes sont souvent sous-utilisés par les segments Spatial et Défense
  • Innovation : le Spatial utilise par exemple des applications développées par la sécurité automobile et le freinage automobile
  • Transfert d’activité en cas de baisse du plan de charge (nous n’en sommes pas à l’abri) de l’un des segments Spatial ou Défense
  • Image de la société à l’extérieur et valorisation technologique (brevets)

Pour la CFE-CGC, il est impensable qu’ArianeGroup se replie sur son seul cœur de métier ; ce serait fermer la porte à de nouvelles possibilités de développement et nous rendrait plus vulnérables aux aléas des segments Spatial et Défense. Par ailleurs, de nombreuses expériences passées (notamment chez Safran) montrent que les PES sont un atout.

Parce qu’il est aisé de voir les problèmes dans ce qui n’est pas notre « cœur de métier », parce que certaines activités PES sont moins « nobles » que les segments Spatial ou Défense en nous faisant jouer dans la cour des équipementiers (ce qui n’a rien de déshonorant), la CFE-CGC alerte la Direction sur les risques induits par une stratégie court terme (se couper des PES) qui serait néfaste tant pour l’entreprise que pour l’emploi.

Ne cédons pas à la tentation de l’immédiateté.

30 OCTOBRE 2019