EXTERNALISATION DU RESTAURANT D’ENTREPRISE : QUE PENSER DE LA RÉSOLUTION MISE AU VOTE DU CSE ?


Le 8 décembre, il est demandé aux élus CSE-E de se prononcer sur le contenu d’une résolution relative
aux modalités de mise en œuvre du projet d’externalisation du restaurant d’entreprise d’Issac.

Un chèque en blanc ?

L’externalisation de la prestation de restauration est un sujet mis en évidence par vos réponses à notre sondage, et nous ne le contestons pas !

Néanmoins, le calendrier choisi et la précipitation du lancement du projet nous interpellent :

  • Pourquoi forcer les élus à un vote précipité avant la fin de l’année ?
     
  • Pourquoi refuser des votes de « Go/NoGo »aux étapes clés de ce chantier ?
     
  • Pourquoi imposer un unique vote  au lancement de l’étude, ce qui équivaut à un chèque en blanc sur le déroulé de l’opératioon ?

Des questions de fond

La pandémie : 

  • Pourquoi lancer ce dossier en pleine pandémie ? Les entreprises de restauration collective sont au plus mal et suppriment des milliers de postes.
     
  • Est-ce le moment propice à la négociation d’un tel contrat ?
     
  • Quel sera le taux moyen de télétravailleurs sur notre site une fois la crise passée ?
     
  • Comment afficher dans ces conditions des objectifs de fréquentation ?

Le contexte AGS : 

  • Pourquoi engager ce projet dans une période difficile pour ArianeGroup avec de fortes décroissances d’effectifs (internes et externes) en vue ?
     
  • Comment dans un contexte aussi flou rédiger un cahier des charges crédible ? 

Il y a de ce fait un risque financier pour le CSE-E à négocier un contrat trop engageant en termes de repas à assurer quotidiennement !

Les locaux :

  • Quid de la gestion de l’état du bâtiment Restaurant mis à disposition par la direction ?
     
  • La direction compte-t-elle sur un troisième intervenant (le sous-traitant de restauration) pour financer le gouffre financier de son maintien aux normes ?
     
  • Autant dans ce cas faire sous-traiter directement la restauration à la direction d’Etablissement pour éviter de jouer les intermédiaires sur un contrat à risque pour le CSE-E !

Le volet social : 

  • Pourquoi assurer le traitement du volet social de la reprise des salariés actuels du restaurant en argumentant sur des moyens financiers libérés par les gains escomptés lors de la sous-traitance ?
     
  • Va-t-on nous rejouer la scène de la subvention de l’option B qui alimente l’URSSAF ?
     
  • Sous-entend-on que le budget du CSE-E recouvré ne sera pas affecté aux œuvres sociales des salariés d’Issac ? Aurait-on sous-estimé ce volet social pourtant crucial ?

L’offre : On nous parle enfin de diversité d’offres (food-truck, etc…). C’est en soi une bonne chose.

  • Mais comment gérer cette nouvelle concurrence au self ?
     
  • Comment évaluer ce marché dans le contrat à négocier avec le sous-traitant ?
     
  • Encore un risque financier non négligeable pour notre CSE-E !

L’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage : 

  • Pourquoi recourir à un intermédiaire pour mener la rédaction du cahier des charges et la consultation ?
     
  • Sera-t-il choisi à l’issue d’une mise en concurrence ? Encore un surcoût complémentaire ?

Qu’attendons-nous du Bureau du CSE-E ?

Nous attendons une remise en question du calendrier afin de consolider les données d’entrée du projet.

Nous demandons une méthode moins « monobloc » avec des étapes de « dérisquage » financier dans lesquelles les élus peuvent être consultés !

Nous demandons l’intégration d’une problématique plus large avec l’intégration de réflexions attendues des salariés de l’établissement comme, entre autre :

  • Les tickets restaurant qui permettent le subventionnement des salariés en télétravail ou ne pouvant déjeuner sur site, la CFE-CGC les réclame depuis janvier 2020 !
     
  • L’examen de l’intérêt de laisser la gestion du contrat d’externalisation à la direction (comme au Haillan) afin de se libérer de la problématique du bâtiment.

Notre positionnement

Pour la CFE-CGC, la sous-traitance de la restauration collective est un vrai sujet qu’il faut aborder.

Notre récent sondage prouve notre engagement dans ce domaine !

Toutefois, la chronologie voulue par le bureau du CSE-E ne permet pas d’avoir
des réponses à ces questions pour le vote de cette résolution.

 

La CFE-CGC donne donc un avis d’abstention au vote de la résolution telle que proposée par le bureau du CSE-E.

Elle n’offre pas les garanties nécessaires en terme de timing, de méthode et d’attendu !

8 DÉCEMBRE 2020