SHIFT : LES CSE ÉTABLISSEMENT ET LE CSE CENTRAL ONT TOUS RENDU DES AVIS NÉGATIFS


L’essentiel de l’avis négatif que les élus CFE-CGC ont rendu en CSE Central :

La Direction en est déjà à la 3ème  réorganisation d’ampleur touchant toute la société en 5 ans :

  • Elle souhaite gommer l’image de « oldspace » dont nos détracteurs nous affublent. Cependant aucun bilan factuel des précédentes réorganisations n’est fait
     
  • A peine une organisation a-t-elle atteint son régime qu’une nouvelle arrive avec son lot de perturbations avant même d’avoir pu constater les « bénéfices attendus » de l’organisation précédente
     
  • L’expert signale que ce changement perpétuel est une source d’anxiété et de précarité pour les salariés. Comment ne pas s’interroger sur le timing décidé alors que notre priorité est de lancer la première Ariane 6 avec succès ?
     
  • Sous couvert « d’amélioration », chaque réorganisation a été l’occasion pour la Direction de supprimer des postes, notamment de managers. SHIFT n’échappe pas à cette règle en prévoyant la suppression de 125 postes de managers. Managers à qui la Direction a tout de même demandé de « vendre » le projet
     
  • Cette « nouvelle organisation » n’apporte rien de réellement nouveau. On reste dans des sentiers battus et la CFE-CGC pose la question :

SHIFT EST-ELLE PERTINENTE ?

Des doublons non identifiés mais pourtant identifiables

Comment est-il possible qu’une société comme la nôtre qui est aussi structurée (parfois trop, hélas !) ne soit pas capable de dire où seront les sureffectifs/sous-effectifs générés par SHIFT ?

Toutes ces questions sur la visibilité du projet quant aux effectifs en doublon, à la charge prévisionnelle et aux compétences nécessaires à la bonne marche de l’entreprise, sont accentuées par le manque de fiabilité des chiffres donnés par la Direction : des incohérences ont été décelées entre les organigrammes prévisionnels et le livre 2.

Quand un projet en cache un autre

SHIFT cache un projet de diminution d’effectifs qui semble être la seule variable d’ajustement pour restaurer notre EBIT. D’ailleurs, l’expert le signale : « … la réussite du projet semble reposer sur la capacité qu’il aura à faire baisser les effectifs. »

Si la Direction affirme que « tout le monde aura un poste au 1er juillet », personne n’est dupe car SHIFT a bien pour ambition, comme l’a dit notre CEO en introduction du projet en janvier, de baisser les effectifs.

Ainsi, SHIFT va imposer à moins de salariés de faire la même chose ; comment alors expliquer aux salariés qu'ils seront plus efficaces en étant plus pressurisés ? Ceci semble la ligne droite pour se diriger vers un nombre de risques psychoociaux (RPS) non maîtrisé, une catastrophe humaine annoncée mais qui ne se constatera que plus tard et dont les responsables ne seront ni inquiétés ni considérés coupables…

Un accompagnement du projet nécessaire mais qui ne change rien sur le fond

La CFE-CGC aurait pu trouver des moyens légaux pour freiner le projet mais nous en avons décidé autrement.

Nous aurions tout au plus pu retarder SHIFT, mais pas la bloquer ou la modifier, qui plus est dans un contexte où les récentes évolutions légales ont renforcé les droits des employeurs et affaibli ceux des représentants des salariés.

Néanmoins et à l’issue de multiples réunions avec le Bureau du CSE Central, la Direction s’est engagée officiellement et par écrit à mener des actions qui donneront la possibilité aux élus des différentes instances, centrales et locales, de contrôler le déploiement de cette réorganisation.

D’ailleurs l’expert AMETIST Conseil qui accompagne le CSE Central l’a fait remarquer : « … les avancées obtenues ne sont pas négligeables… ».

Ainsi ce sont :

  • Des réunions périodiques pour faire le point sur les doublons et redondances et la méthodologie de traitement,
     
  • Une enquête spécifique sur le stress « post déploiement SHIFT »  dont les élus du CSE-C auront une restitution en séance par l’expert,
     
  • Une cellule de suivi sur la charge de travail comme préconisé par l’expert,
     
  • Des bilans spécifiques sur les changements de postes, notamment des 125 managers.

Autant d’outils que les élus CFE-CGC de toutes les instances utiliseront pour demander à la Direction de rendre des comptes et de tenir ses engagements. 

ArianeGroup entreprise européenne ?

La CFE-CGC ne peut conclure cet avis sans citer le grand absent de cette information-consultation : le COMITÉ D’ENTREPRISE EUROPÉEN ; il lui revenait d’être en première ligne. SHIFT concerne tous les établissements allemands et français de la société. L’absence de CEE permet à la Direction de cloisonner les représentants des salariés alors qu’il eut été pertinent qu’il soit consulté sur ce projet.

Comment se revendiquer « entreprise européenne » quand, cinq ans après la création de la société et malgré les demandes répétées de toutes les organisations syndicales allemandes comme françaises, nous ne disposons toujours pas de Comité d’Entreprise Européen ?

SHFT : bis repetita et incantatoire

SHIFT est un changement d’organisation qui repose essentiellement sur les femmes et les hommes de la société qui seront de moins en moins nombreux et à qui il va être demandé de faire la même chose sans changer de logiciel.

SHIFT ne comprend aucune action visant à simplifier les processus et nos façons de faire alors qu’ArianeGroup est en saturation administrative depuis sa création.

SHIFT va donc être déployé. Espérons que le fait que la Direction communique les organigrammes nominatifs permettra de « crever l'abcès » et de passer à la suite. Pour cela, vos élus CFE-CGC de tous les sites seront là pour pour accompagner et vous aider. N'hésitez pas à les solliciter !

 

PS : retrouvez sur notre application l’intégralité de l’avis CFE-CGC rendu en CSE Central

8 JUIN 2021