GAIA, UN DIALOGUE DE SOURDS !


Le projet GAIA a déjà fait l’objet de deux présentations en CSE-E (hors processus d’information / consultation).
La dernière en date (14/12/2021) a été l’illustration parfaite du dialogue de sourds entamé par la direction
avec les représentants et élus des organisations syndicales.

Dès l’annonce du projet, la CFE-CGC avait dénoncé l’incohérence métier d’un déménagement total des achats / qualité fournisseur / approvisionnements d’Issac vers Saint-Médard, au motif qu’une partie des salariés visés ont le barycentre de leurs activités à quasiment 100% sur l’établissement d’Issac.

L’intersyndicale (CFDT / CFE-CGC / CGT / FO) s’est exprimée par tract et lors d’une réunion d’information syndicale avec les personnels concernés. Tous les arguments légitimes avancés à la direction sont systématiquement balayés d’un revers de main, sans aucune considération, ni pour la performance de ces métiers au sein d’ArianeGroup, ni pour les salariés, considérés pour l’heure comme des variables d’ajustement de la répartition des effectifs sur les sites girondins !

Une réelle méconnaissance du terrain !

La CFE-CGC n’a jamais critiqué le rapprochement achats / qualité fournisseur en tant qu’optimisation de l’organisation, bien au contraire !

En revanche, ne pas reconnaitre qu’une partie des achats Issac relève de spécificités liées à leur nature et leur intégration avec les projets / programmes constitue, pour la CFE-CGC, une faute lourde !

Oui certaines typologies d’achats peuvent trouver un intérêt à un regroupement dans l’objectif de « peser » sur nos fournisseurs et d’optimiser le fonctionnement dans l’intérêt d’ArianeGroup. Mais dans ce cas, pourquoi uniquement sur la plaque girondine ?

Non les achats d’infrastructures et de MGSE, intégrés dans les équipes multidisciplinaires tant vantées par SHIFT, ne peuvent pas être considérés comme des « commodités » à la sauce « équipementier » ! Leur valeur ajoutée réside dans le dialogue quotidien avec les prescripteurs et les équipes projets. Couper ce lien direct en délocalisant les salariés concernés revient à anéantir toute capacité d’anticipation dans les affaires concernées. La plus-value d’achats « systémier » réside dans cette intégration au quotidien !

Aussi, la CFE-CGC est atterrée face à la posture direction qui tend à nier ou ignorer la réalité du terrain, ce qui n’est pas de bon augure pour le devenir d’ArianeGroup !

Une vision stéréotypée des espaces de travail !

La méthode suivie pour la rénovation et le projet d’aménagement des espaces de travail sur Saint-Médard n’est en soi pas critiquable… si elle est effectivement respectée !

Ce n’est pas sans nous rappeler l’aménagement « participatif » du B14 et de nombreux autres plateaux. Quand le discours n’est pas concrétisé par des actes, et sur la base du REX B14 notamment, la confiance se perd et la défiance devient toute naturelle, sans compter les allusions répétées à des aménagements de type Dynamic Office !

Les salariés attendent donc une écoute réelle, une prise en compte sérieuse de leurs besoins. Les inciter à rentrer dans un moule serait une erreur majeure !

Exit donc les notions de dynamic office, d’open space avec les hiérarchies au milieu des équipes … Autant de structurations de l’espace de travail totalement inadaptées aux métiers de la négociation et des achats !

Du sens oui, du stress non !

Après deux présentations spécifiques en CSE-E, le réel intérêt de ce projet pour ArianeGroup nous échappe toujours ! Tout comme sa volte-face quand, un coup les achats vont à Issac… puis finalement, sans autre explication, prennent le chemin de Saint-Médard. Ce dossier reste à la fois nébuleux et mystérieux dans ses objectifs réels.

Cette décision unilatérale, sans motivation métier concrète, contre l’avis des salariés, s’avère pour le moins clivante. Casser les réseaux internes tissés de longue date entre les différents secteurs est ressenti violemment par les premiers concernés ; détruire ce qui marche par dogmatisme ne portera pas la performance d’ArianeGroup, bien au contraire !

Cet acharnement va provoquer une fuite des personnels visés vers des mobilités, mettant ainsi en péril ce métier qui est affiché comme vital dans les gains à rechercher pour les objectifs économiques de l’entreprise. Des salariés n’ont d’ailleurs pas attendu pour trouver un nouveau poste sur Issac, ou se mettre en mobilité.

A part repeupler coûte que coûte le site de Saint-Médard, quel sens trouver à un projet faisant un demi-tour remarqué en quelques mois ?

Tout cet empressement et ce management à l’emporte-pièce s’avère de plus générateur de stress et d’inquiétude dont les salariés se seraient bien passé dans le contexte actuel. Nous recevons donc avec inquiétude les messages d’alerte que constituent les appels à la médecine du travail et les interpellations des représentants syndicaux.

N’oublions pas que lors du dernier CSE-E, le médecin du travail était présent et a signalé la venue spontanée de salariés de ces secteurs au service santé au travail pour confier leur stress et leur mal-être devant ce qui est présenté comme une décision inéluctable. Le médecin n’a d’ailleurs pas omis de signaler qu’il serait probablement amené à reparler de ce sujet si le nombre de salariés en souffrance devait encore augmenter.

ArianeGroup a été récemment mise en demeure de démontrer la protection de ses salariés vis-à-vis des RPS dans un autre dossier ; pourquoi prendre le risque d’en générer sur ce projet et faisant planer la menace d’un nouveau DGI et/ou d’une expertise libre ?

La brutalité de décision n’a jamais été un mode vertueux de management !

Quand le manque de transparence ne peut qu’inspirer la défiance !

Lors du dernier CSE-E des questions précises ont été posées par vos élu(e)s aux membres de l’équipe projet et à la direction. Des réponses ont certes été apportées en plénière, mais quelle déception, quand après vérification auprès des intéressés, ces réponses et affirmations se sont révélées fausses !

Quelle est donc la véritable raison qui fait que les représentants du projet sont « prêts à tout » pour le porter lors des réunions CSE-E, comme par exemple le cas de ce salarié n’exerçant aucunement dans le domaine de la qualité achats mais embarqué dans ce mouvement ; la CFE-CGC a rebouclé avec ce salarié qui a confirmé ne pas faire de qualité achat à ce jour, contrairement aux dires des intervenants en plénière.

Dans le même veine, que penser du double dialogue de certains managers qui en off sont tout à fait conscients des problématiques soulevées par les organisations syndicales et les salariés, mais qui n’hésitent pas à vanter ce déménagement lors des présentations en plénière. Peut-on parler d’un management par la terreur ?

Pour la CFE-CGC, mentir sciemment aux représentants du personnel dans l’exercice de leur mandat est un manque de respect total, tant pour les représentants que pour le personnel du site.

L’adhésion au projet ne peut donc que pâtir d’un tel mépris, et ce traitement des représentants du personnel est à l’image du dialogue social mis en place par la direction dans ArianeGroup !

Le dialogue social est une fois de plus mis à mal par la direction !

Et maintenant ?

La CFDT a récemment diffusé un sondage, certes contestable par son orientation et son opportunisme politique, mais qui devrait clairement montrer un refus des salariés d’un tel projet !

Il sera de la responsabilité de l’intersyndicale CFDT / CFE-CGC / CGT / FO de porter et accompagner ces retours.

Entre gel pur et simple du projet, détourage « intelligent » des périmètres, passage en force brutal, les sorties de cette crise sont multiples, mais laisseront des traces dans le corps social de l’établissement.

La CFE-CGC avait dès les premières annonces fait preuve de proactivité et de construction en réfléchissant à un découpage métier cohérent pouvant être porté par le projet, mais force est de constater que la quasi fin de non-recevoir que constitue la présentation direction lors du dernier CSE-E plonge le projet dans une impasse totale dont la sortie semble bien compliquée et compromise.

La récente présentation direction lors du dernier CSE-E plonge le projet dans une impasse totale dont la sortie semble bien compliquée et compromise.

La CFE-CGC attend de la direction un véritable dialogue de confiance et non un dialogue de sourds de surcroit méprisant.

Nous ne pouvons que souhaiter une prise de conscience rapide de nos dirigeants et des réponses à la hauteur de l’engagement des salariés sur leur métier et pour leur entreprise !

Ce début d’année 2022 s’annonce chargé en actualités, tant sociales que sanitaires.

L’équipe CFE-CGC Issac / Crozon / Biscarrosse est plus que jamais présente à vos côtés
et vous souhaite la meilleure année possible à vous et vos proches.

BONNE ANNEE !

Issac, le 4 janvier 2022 - C. Cadier / L. Courpron / F. Bihel